Jeux en façade

Ce projet de résidence universitaire en R+5 prend place sur un terrain anciennement bâti situé au 36 rue Lamartine à Chambéry. Cette résidence regroupe 56 chambres individuelles (studios entièrement équipés), des services de type laverie / espace de travail et des locaux à vélos.

Il propose trois grands principes, du sol au ciel :

– Un socle en RDC jouant sur la transparence (vitré en grande partie et de façon continue grâce à une structure porteuse en retrait). Ce socle se démarque des étages supérieurs par son béton lasuré et coloré en léger retrait par rapport à l’enduit des étages supérieurs.

– Un volume simple de 4 étages courant qui composent le « corps » de l’immeuble, exprimant un jeu en façade (lecture des nez de dalle, creux verticaux, occultations en saillie, décalage des ouvertures …)

– Une toiture zinc, en attique, qui souligne l’alignement urbain du site en R+4

Cette construction s’inscrit dans un volume simple qui est en cohérence avec les constructions voisines. La lecture d’une toiture pour le N5 (en léger retrait de la façade principale, et avec un revêtement qualitatif) adoucie la hauteur totale en R+5 (qui est bien inférieure à la hauteur totale maximale autorisée initialement par le règlement). L’objectif était de proposer un gabarit urbain et une architecture qui soient en lien avec les nouveaux projets réalisés ou en travaux dans le secteur. La hauteur importante du RDC permet d’offrir des volumes généreux aux espaces communs de la future résidence tout en soulignant l’importance de la ligne piétonne. L’implantation du bâtiment sur ses limites latérales permet de refermer et redessiner l’îlot.

La résidence offre une façade principale sur rue avec un ordonnancement contemporain qui s’exprime par le décalage de ses ouvertures : deux creux verticaux viennent ponctuer cette façade et former des jardinières au premier et au troisième étage. Ces 2 creux permettent de réduire l’échelle du bâtiment vis-à-vis de la rue et du cadre bâti environnant. Des persiennes pliables (dispositif que l’on retrouve souvent dans le quartier) sont utilisées pour animer la façade en créant un jeu d’ombre aléatoire et évolutif en fonction des horaires et des saisons. Les allèges pleines ou vitrées en verre sérigraphié assurent l’intimité des résidents, et les ouvertures sont généreuses pour offrir un maximum de lumière côté rue et de la transparence vers le cœur d’ilot. Le RDC est très ouvert sur ses 2 façades principales et offre des vues traversantes sur le jardin intérieur : l’espace commun du RDC participe ainsi à l’animation de la rue. Les façades pignons latérales, en partie végétalisées, sont tramées et la façade nord-est est agrémentée d’ouvertures pour offrir de la lumière naturelle aux circulations communes sur tous les niveaux.

Les espaces libres extérieurs sont principalement végétalisés avec côté cour un aménagement paysagé profitant de la pleine terre et d’une zone de compostage. La toiture non accessible aux résidents est végétalisée à l’aide de plantations réputées sans entretien et nécessitant peu d’eau. Les jardinières sont agrémentées d’arbustes et la terre est protégée par un couvre-sol dense et persistant.

Projet réalisé en cotraitance avec Cédric MOURIER, architecte D.P.L.G.